Peut-on encore parler d'informatique ?
Il y a quelques années, appelons ça le moyen-âge de l'informatique personnelle, les vendeurs de micro-ordinateurs peinaient à trouver des idées pour vendre leurs produits aux familles.Leur argument se limitait à "Ça vous servira à vous initier à l'informatique et à la programmation". On osait à peine parler de jeux (lesquels se distinguaient par des formes pixélisées en 2D qui se baladaient sur l'écran). Puis les éditeurs de logiciels ont commencé à abandonner le terrain pour se consacrer aux applications "sérieuses". Du coup, finis les beaux boitiers aux formes arrondies et aux couleurs pétantes pour séduire le grand public : les constructeurs d'ordinateurs ont progressivement mis la clé sous la porte.
Regardez maintenant ce qui se passe dans ce secteur : Microsoft rachète une boîte de téléphonie, Apple devient numéro un de la musique en ligne, Google numérise la terre entière et n'importe quel PC sert en priorité à lire des DVD, à échanger des MP3, à regarder la TNT et à faire du montage vidéo...
L'ordinateur d'aujourd'hui répond aux promesses d'hier, prétendent les enthousiastes. C'est vrai, mais peut-on encore parler d'informatique ? Surtout si l'informatique réinvente la roue : on pouvait très bien utiliser un téléphone pour téléphoner, aller à la Fnac pour acheter un disque, ouvrir un Atlas pour découvrir le monde et utiliser un magnétoscope ou un lecteur de DVD pour voir un film... Mais tout cela, on le fait maintenant avec un seul appareil. Qui, d'ailleurs, ne fonctionne pas forcément mieux que les objets traditionnels. Moi, par exemple, je préfère entendre clairement mon correspondant m'expliquer sa recette de la ratatouille sur un téléphone à fil que des bribes de phrases sans graves ni aigües noyées dans un souffle permanent. Je trouve aussi que c'est plus sympa de regarder à plusieurs un bon film sur un bon écran que de s'user les yeux sur un moniteur de 17 pouces. Et puis, je déteste passer une demi-heure à reconfigurer ma machine ou à trouver les bons réglages pour bénéficier de fonctions qui, au final, ne me servent que ponctuellement.
Alors ? Alors je me méfie de cette course aux armements qui ralentit les machines aussi sûrement qu'elle donne une fausse idée de l'informatique au plus grand nombre. Je veux que mon ordinateur fasse ce que je lui demande, et je veux pouvoir lui demander de faire ce que je veux. Raison pour laquelle je préfère utiliser ses commandes de base et ses outils standard, quitte à mettre la main à la pâte pour aller un peu plus loin. Bref, je me demande finalement si ce sont pas ces vieux vendeurs qui avaient raison. Car il faudra bien un jour revenir aux sources de l'informatique. Sans connaissance élémentaire, on risque de se retrouver comme un débutant qui prend le volant pour la première fois. Le multimédia, l'audiovisuel, l'interactivité ne doivent pas nous faire oublier qu'il est indispensable de maîtriser un minimum l'informatique et la programmation, comme au bon vieux temps. Et comme tout le monde l'a oublié.
(merci Jean-Luc)
Regardez maintenant ce qui se passe dans ce secteur : Microsoft rachète une boîte de téléphonie, Apple devient numéro un de la musique en ligne, Google numérise la terre entière et n'importe quel PC sert en priorité à lire des DVD, à échanger des MP3, à regarder la TNT et à faire du montage vidéo...
L'ordinateur d'aujourd'hui répond aux promesses d'hier, prétendent les enthousiastes. C'est vrai, mais peut-on encore parler d'informatique ? Surtout si l'informatique réinvente la roue : on pouvait très bien utiliser un téléphone pour téléphoner, aller à la Fnac pour acheter un disque, ouvrir un Atlas pour découvrir le monde et utiliser un magnétoscope ou un lecteur de DVD pour voir un film... Mais tout cela, on le fait maintenant avec un seul appareil. Qui, d'ailleurs, ne fonctionne pas forcément mieux que les objets traditionnels. Moi, par exemple, je préfère entendre clairement mon correspondant m'expliquer sa recette de la ratatouille sur un téléphone à fil que des bribes de phrases sans graves ni aigües noyées dans un souffle permanent. Je trouve aussi que c'est plus sympa de regarder à plusieurs un bon film sur un bon écran que de s'user les yeux sur un moniteur de 17 pouces. Et puis, je déteste passer une demi-heure à reconfigurer ma machine ou à trouver les bons réglages pour bénéficier de fonctions qui, au final, ne me servent que ponctuellement.
Alors ? Alors je me méfie de cette course aux armements qui ralentit les machines aussi sûrement qu'elle donne une fausse idée de l'informatique au plus grand nombre. Je veux que mon ordinateur fasse ce que je lui demande, et je veux pouvoir lui demander de faire ce que je veux. Raison pour laquelle je préfère utiliser ses commandes de base et ses outils standard, quitte à mettre la main à la pâte pour aller un peu plus loin. Bref, je me demande finalement si ce sont pas ces vieux vendeurs qui avaient raison. Car il faudra bien un jour revenir aux sources de l'informatique. Sans connaissance élémentaire, on risque de se retrouver comme un débutant qui prend le volant pour la première fois. Le multimédia, l'audiovisuel, l'interactivité ne doivent pas nous faire oublier qu'il est indispensable de maîtriser un minimum l'informatique et la programmation, comme au bon vieux temps. Et comme tout le monde l'a oublié.
(merci Jean-Luc)
1 Commentaires:
Apprendre à programmer ? Quelle horreur ! Encore un truc d'informaticien ;-)
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