Web 2.0 ou esclavage 2.0 ?

Bref, le web 2.0 c'est cool, c'est convivial, c'est généreux. Du moins en théorie. En pratique, comme le relève Dubost,c'est ni plus ni moins que du foutage de gueule :
« Toutes les entreprises du Web 2.0 sont là pour faire du commerce, pour exploiter vos données personnelles afin de les faire fructifier, parfois même en vous faisant payer. Technorati ne respecte pas le robots.txt, Google se sert de votre contenu pour faire des revenus publicitaires, même si votre contenu est sous une licence d'utilisation non commerciale, etc. Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles. Utiliser les concepts de liberté, de créativité, de beaux sentiments, de communautés pour mieux vous abuser, pour mieux pomper tout ce qui fait de vous un consommateur bien identifié est une arnaque. »
Les observations de Dubost correspondent exactement à ce que j'avais (maladroitement) commencé à exprimer il y a quelques mois. Une rhétorique enthousiaste et des arguments centrés vers le "client" ou le "consommateur", mais surtout des arrières-pensées commerciales et une hypocrisie pernicieuse qui mélange habilement l'antiphrase et le contresens.
« Pourquoi ces sociétés font-elles un pari sur vous ? » s'interroge Dubost. « Parce que vous faites tout cela gratuitement ou plus exactement vous prenez de votre temps et de vos compétences pour le faire sans qu'ils aient à vous payer pour le faire. »
Comme à l'époque des colonies, les grands groupes exploitent sans scrupule le travail (même désintéressé), les talents, les données personnelles et les contenus des internautes comme une matières première. Dubost parle d'« esclavage ».
Peut-être. A ce détail près : les nouveaux esclaves sont inconscients de leur condition, sinon consentants.
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